Ce soir je me sens vide… dépourvue d’espoir. Cet espoir qui me faisait tenir jusqu’ici s’évapore un peu plus à chaque larme qui coule, à chaque heure qui passe. Le temps me semble une éternité, ce sentiment m’oppresse, je ne le supporte plus, j’ai l’impression que la folie m’emporte… L’envie de disparaitre, voilà ce qui me trotte dans la tête, l’envie se fait de plus en plus forte.
Un sms de plus qui m’a boulversée… Pourquoi ne me laisse-t-il pas panser ma blessure, la blessure qu’il m’a laissée. C’en est trop, je ne peux plus, je n’y arrive plus. Voilà un mois que je lutte, que je lutte contre lui, contre ces sentiments de culpabilité, de honte, de manque, de vide, de solitude, de torture…
Je lui ai tout donné, mon âme, mon corps, ma liberté, il m’a tout volé, je ne sais plus qui je suis, je me renferme un peu plus chaque jour dans cette bulle, cette bulle qui m’étouffe, cette bulle qui me tue !
J’aimerais tant lui hurler ma colère, mais à quoi bon, il n’entend pas mes cris, il ne comprend pas qui je suis, il ne comprend pas le mal qu’il m’a fait. J’ai abandonné ma liberté pour lui, pour sa souffrance que j’ai voulu endosser, j’ai voulu l’aider, je comprends aujourd’hui mon erreur, je me suis perdue.
Toute cette souffrance, ces faux semblant, ces harcèlements… Mon corps et mon âme en portent encore les blessures, des blessurent qui resterons à vif à tout jamais.
La blessure d’avoir été jugée, dénigrée, salie, humiliée, harcelée, violentée, trompée, trahie, par l’homme qui prétendait m’aimer. Il disait m’aimer à la folie, il disait que j’étais l’amour de sa vie, la Femme de sa vie, il disait vouloir me faire un enfant… Tout n’était que manipulation et perversion, il fallait à tout prix que je me sente plus mal que lui, il contrôlait tout, je lui appartenait, il me crachait son venin en pleine figure… des conflits, encore et toujours des conflits, la violence des mots, la violence des gestes, la haine, le mépris, l’humiliation, le mensonge, la trahison…
O ma peine est si forte, je voulais tellement y croire, je voulais tellement le croire et pourtant… cette petite voix au fond de moi ne voulait et ne pouvait y croire. Elle l’avait démasqué dès le premier jour, elle me le répétait sans cesse mais je ne l’écoutais pas. Je comprend mieux aujourd’hui ces silences dans lesquels je me terrais.
Moi qui étais si heureuse avant…
J’avais repris goût à la vie, j’avais enfin pris ma liberté, la liberté d’aller où bon me semblait, la liberté d’être en phase avec mon esprit, mes envies, mes fantasmes, mon corps. Ce corps que l’on avait trop souvent mutilé, torturé, baffoué, violé… Ce corps, mon corps, je l’acceptais et le contrôlais enfin, j’avais appris à l’aimer, à l’apprivoiser, il était mon ami, mon allié. J’ai découvert l’amour a plusieurs, le respect, la liberté, le partage, l’échange, la séduction, la sensualité, le plaisir… Je me sentais enfin Femme et non plus un vulgaire objet, je me sentais libre et libéré de tout mon passé, je me sentais vivante pour la première fois, ça n’a duré qu’un temps…
Il est entré dans ma vie et tout a basculé, tout s’est écroulé. Je me suis peu à peu vidée de toute joie de vivre, de tout sentiment de bonheur, de liberté et de vérité… Tout n’était que faux semblant, il n’acceptait pas mon mode de vie, il ne m’acceptait pas telle que j’étais, une femme qui n’appartenait qu’à elle-même, une femme qui était si heureuse avant…
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